Du côté sauvage de Tiffany McDaniel | Gallmeister

Premières phrases du livre
Les gens du coin appelaient la rivière en automne, l’œil de Dieu. À cause de la façon dont les feuilles jaunes, bordeaux et pourpres, tombées des branches la surplombant, tapissaient la surface, ne laissant apparaître qu’un petit cercle d’eau boueuse. À en croire la légende, si vous observez attentivement ce rond, c’était dans la pupille de Dieu que vous plongiez le regard, et alors vous découvriez votre avenir. Mais la rivière, elle, savait ce qu’elle était. Et même si ce mythe la flattait, elle ne se considérait pas autrement que comme une femme, semblable à celles qui venaient s’attarder sur ses rives, ou plonger dans ses eaux.

Pourquoi ce titre :
J’ai énormément entendu parler de Tiffany McDaniel, notamment pour son titre « Betty » que je n’ai d’ailleurs pas encore lu, justement parce qu’on le voyait partout à sa sortie. «L’été où tout a fondu » lui aussi a fait beaucoup de bruit… Bref, je suis une #gallmeisteraddict qui n’avait toujours pas lu Tiffany McDaniel ! En repérant la future sortie de son nouveau roman « Du côté sauvage «  je me suis dit que celui-ci me tentait quand même beaucoup. Et puis les éditions Gallmeister m’ont fait la surprise de m’en envoyer une version non corrigée début février ! Donc cette fois-ci, je ne serais pas noyée devant les potentiels avis élogieux de ce titre, car je le lirais « presque » avant tout le monde ! Et spoiler alert : j’ai bien fait, car ce livre va faire un carton et l’on n’a pas fini d’en entendre parler, croyez-moi !

Résumé :

Arc et Daffy sont jumelles, nées à une minute d’intervalle. Unies par leurs indomptables chevelures rousses, les récits de leur grand-mère et une imagination fertile, les deux sœurs sont inséparables. Ensemble, elles fuient un quotidien sordide en plongeant dans un monde imaginaire. Pourtant, irrémédiablement engluées dans les ténèbres familiales, elles ne peuvent échapper aux fantômes qui les hantent. Devenue adulte, Arc lutte toujours avec ses souvenirs lorsqu’on découvre le corps d’une femme noyée dans la rivière. Bientôt, les cadavres s’accumulent. Alors que ses amies disparaissent autour d’elle, Arc se rend peu à peu à l’évidence : tenir la promesse qu’elle a faite à Daffy de les protéger des puissants remous du « côté sauvage » de l’existence s’avère impossible.

Mon avis

Dans « Du côté sauvage » de Tiffany McDaniel, nous allons suivre l’histoire de Arc et Daffy, deux sœurs jumelles sur deux temporalités : leur dizaine d’années et leur vingtaine.
C’est Arc qui va nous raconter l’histoire. L’histoire de deux fillettes livrées à elles-mêmes. Leur père est mort, leur mère – et leur tante- passe leur journée à se droguer, il n’y a pas d’argent à la maison. Dans cette ambiance malsaine, Arc va tout faire pour protéger sa sœur des araignées ( vous comprendrez en lisant) en «  transformant le côté sauvage en côté beau ».

Mon dieu ce livre… je n’ai pas les mots…. Je me suis pris un uppercut en pleine face !
Je découvre avec « Du côté sauvage » la plume de Tiffany McDaniel, et quelle plume ! Elle aussi, comme Arc, transforme le dur en beau. Son écriture est sublime, belle, poétique, lumineuse.
Je suis rarement émue pendant mes lectures, mais ce livre m’a fait pleurer dès la fin du premier chapitre ! Et vu la longueur du livre, imaginez le nombre de larmes que j’ai dû fournir !

J’ai littéralement tout aimé dans ce livre : la magnifique écriture de l’autrice, l’histoire très dure de ses jumelles, et de leurs amies, le fait que Tiffany McDaniel s’inspire d’un fait réel de serial killer qui a vraiment sévi dans la ville de Chillicothe où se déroule le roman. Ce qui m’a peut-être le plus touché c’est que dans la première partie, l’un des personnages soit … une rivière… C’est tellement beau, rien qu’en écrivant cette chronique j’ai de nouveau envie de pleurer… et le double uppercut de la fin qui m’a mise KO ! Impossible de lire quoique ce soit après cela.
Même l’objet livre est beau, avec des photos, des illustrations et des planches de dessins.

P45
« Sous ces nuages de l’Ohio, une rivière va continuer à couler, une mer va pleurer toutes les larmes de son corps. Dans les courants, accélérés par la pluie et le brouillard, jusqu’à quelle distance de chez lui un corps peut-il dériver ? »
Arc et Daffy sont tellement touchantes, je ne les oublierais jamais ! Elles entrent de plein fouet dans le top 3 de mes héroïnes Gallmeister !

Je vous en dis peu exprès pour que vous découvriez ce chef-d’œuvre par vous-même. Un conseil : évitez de trop vous attarder sur les avis qui parfois en disent trop.

Ce livre est pour moi un coup de cœur intersidéral ! Il sort le 7 mars. Courez l’acheter, passez en même temps vous acheter un pack de plusieurs paquets de Kleenex, vous en aurez besoin ! Rendez-vous du côté sauvage !